Caroline Andrivon

Issue d’une première formation sur la gestion de territoire, complétée par une licence en médiation sociale, il m’est paru évident, voir instinctif que mon travail photographique se porte sur des questions traitant de la place de chacun au sein de la société et/ou du collectif, le « vivre ensemble ». Comme un questionnement anodin, naïf qui tente de se défaire d’une pensée générale, souvent stéréotypée. Les travaux que je mène prennent naissance dans ma propre intimité : un questionnement, une envie liée à mon histoire qui se rattache à un sujet contemporain qui interroge la société. La série « Vous nous portez le poids » existe grâce aux rencontres avec ces jeunes filles lorsque que j’étais assistante pédagogique dans leur collège. Dans « Au carré », je traite de métiers manuels, comme ici, un.e agent.e d’entretien, métier que j’ai moi même accompli pendant plusieurs années. « Impasse » s’inscrit dans cette même lignée puisque cette réflexion sur le désir, la sexualité, le handicap et le travail du sexe a lieu au sein de ma sphère privée. Ces tabous familiaux ont déclenché ma curiosité sur cette thèmatique
Je mets en lumière des sujets marginalisés, un peu comme un pied de nez à ces idées reçues. La rencontre, l’échange, l’envie de construire avec l’autre sont des substances nécessaires pour aboutir au sujet photographique le plus juste, que ce soit sur du plus au moins long terme.
La richesse du médium photographique me permet d’avoir un panel de choix et de liberté qui me permet de construire, d’adapter, d’expérimenter afin de trouver la forme adéquate appuyant mon propos. Comme dans « Souvenirs d’une époque », où je lime des vieilles pellicules, j’écris. Et dans « Et si on était tous là » où je cherche et découpe des photographies vernaculaires en les assemblant au dessin. Toujours dans le but de rendre l’histoire compréhensible. De manière simple et en tentant de démocratiser à mon échelle une vision artistique personnelle et sensible partagée avec le spectateur par une poésie affirmée. L’idée de co-créer, de transmettre confirme la finalité de mon travail.
crédit photo : Philippe Grollier